Lancement américain : ce que cette année nous a appris

Octobre 2018, je monte dans un vol pour New York.
Je m’apprête à lancer uh!ive sur le marché américain, alors que notre techno est encore en phase pilote. (Allo-Media à l’époque)

À cette époque, l’usage de l’IA dans les centres d’appel en est à ses débuts. Notre solution de cookie vocal n’a aucun équivalent aux États-Unis. Et le pays a les plus grands centres d’appel au monde.

Sur le papier, tout semble donc aligné :

Nos investisseurs y croient.
Les entrepreneurs américains trouvent notre solution “amazing”.

Je me souviendrai toujours de ce gars qui se lève en pleine démo et crie “Holy shit!”

Problème : après 12 mois sur place, on n’a toujours rien vendu.
La techno intéresse, mais la complexité contractuelle et les exigences juridiques du marché américain nous freinent.
On brûle 40 000 € par mois en consultants, déplacements et hébergements.
On finit par décrocher un contrat avec Gucci America.
Puis, le Covid passe par là.
Et la pression financière et logistique devient trop forte.
Début 2020, on prend une décision difficile : on sort du marché.


Avec le recul, cette expérience nous a fait prendre de la bouteille :

On s’est frotté à l’exigence américaine.
On a fait des rencontres clés qui ont structuré notre approche produit, marketing et commerciale.
On a préparé notre solution à l’international dès le départ.

Aujourd’hui, des solutions comparables à la nôtre cartonnent aux États-Unis.
Mais on reste convaincus qu’on s’est arrêtés au bon moment.

Et nous traitons déjà 5 langues pour nos clients en Europe.

Le business est une affaire de timing.
Et sur le marché américain, un mauvais timing peut vider votre boîte de ses ressources avant même qu’elle ne décolle.